Chanvre

Le chanvre ou chanvrier est l'unique espèce du genre botanique Cannabis. Ce terme latin est fréquemment utilisé aussi comme nom vernaculaire pour distinguer les variétés de chanvre cultivé à usage industriel des variétés de cannabis à usage récréatif ou médical.


Catégories :

Flore (nom vernaculaire) - Plante à fibres textiles - Fibre textile - Textile - Cannabis - Cannabaceae - Plante rudérale - Ingrédient de la bière

Définitions :

  • Le chanvre fait partie des tissus les plus absorbant et les plus résistant au monde ! La culture du chanvre se fait sans engrais ni pesticides ce qui le rend bio sans avoir besoin du label. Il peut s'utiliser pour l'ensemble des parties de la couche, inserts, trempeurs.. (source : lilinappy)
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Cannabis sativa
 Chanvre ou canabis (Cannabis sativa)
Chanvre ou canabis (Cannabis sativa)
Classification classique
Règne Plantæ
Sous-règne Tracheobionta
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Sous-classe Hamamelidæ
Ordre Urticales
Famille Cannabaceæ
Genre
Cannabis
L. , 1753
Nom binominal
Cannabis sativa
L. , 1753
Classification phylogénétique
Ordre Rosales
Famille Cannabaceæ
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Le chanvre ou chanvrier[1] (Cannabis sativa L. ) est l'unique espèce du genre botanique Cannabis. Ce terme latin est fréquemment utilisé aussi comme nom vernaculaire pour distinguer les variétés de chanvre cultivé à usage industriel des variétés de cannabis à usage récréatif ou médical. C'est une espèce de plante annuelle, de la famille des Cannabaceæ. La graine de chanvre se nomme le chènevis.

La classification des différents types de chanvre est discutée par les botanistes. Certains ne considèrent plus les différences comme suffisamment significatives pour justifier la séparation entre plusieurs espèces différentes. L'espèce Cannabis sativa L. a par conséquent été subdivisée en plusieurs sous-espèces et de nombreuses variétés botaniques[1]. On peut néanmoins différencier quatre phénotypes bien différents[2].

Le chanvre fut particulièrement beaucoup utilisé par le passé, et il côtoie l'être humain depuis le Néolithique. Il a cependant progressivement été interdit ou fortement réglementé au cours du XXe siècle à cause de ses propriétés psychotropes.

Le chanvre connaît de multiples utilisations, telles les tissus, la construction, les cosmétiques, l'isolation phonique et thermique, la fabrication d'huiles, de cordages, de litières, l'utilisation sous forme de combustibles, en papeterie, pour l'alimentation humaine, l'alimentation animale, comme biocarburant, pour des usages médicamenteux, pour un usage récréatif ou comme matériau composite, en association avec des matières plastiques. La filière chanvre trouve un regain d'intérêt avec l'augmentation du prix du pétrole et la prise de conscience environnementale. Les pays européens et les collectivités locales de ces pays tentent ainsi de faciliter à nouveau la culture du chanvre.

Le chanvre comme drogue psychoactive est , selon les Nations-Unies, la substance illicite la plus largementutilisée dans le monde. Son composé chimique psychoactif majeur est le tétrahydrocannabinol. L'utilisation de cannabis, à usage récréatif ou médical, remonte à plus de 3000 ans av. J. -C. [3]. Sa possession, son usage mais aussi son commerce (comme composé psychoactif) devinrent illégaux au 20e siècle dans la majorité des pays.

Le cannabis récréatif était jadis reconnu comme une «drogue douce», c'est-à-dire a priori moins dangereuse que les «drogues dures». Cette distinction prenait seulement en compte le facteur de dépendance physique. Pourtant, actuellement, cette distinction n'existe plus[4], car on peut avoir un usage dur d'une drogue douce[4].

Les quatre sous-espèces

Sativa

Sativa jamaïcaine conçue pour être fumée

Cannabis sativa subsp. sativa, ou chanvre cultivé[5], est la sous-espèce type de Cannabis sativa L.

Elle provient des régions équatoriales. Elle atteint en quelques mois une hauteur de plusieurs mètres (jusqu'à plus de 6 mètres). Les folioles de ses feuilles sont fines. Cette sous-espèce est réputée pour ses propriétés psychotropes. On peut observer chez Cannabis sativa L. subsp. sativa les concentrations en THC les plus élevées. Ce type de plante donne un effet euphorisant quand elle est séchée, et prête à être consommée. Elle motive, excite, ne donne pas un effet narcotique comme le Cannabis indica. Cette sous-espèce est aussi reconnue pour ses fibres, elle a beaucoup été utilisée dans le passé et l'est toujours à l'époque actuelle pour les multiples applications qu'elle permet (tissus, construction, cosmétique, isolation, huiles, cordages, litières, combustibles, papeterie, alimentation humaine, alimentation animale, agrocarburants, usage médicamenteux, usage récréatif, matériaux composites en association avec des matières plastiques... ). Les semenciers de l'Union européenne travaillent à la création de cultivars choisis génétiquement et qui forment le chanvre cultivé légalement en France. L'objectif est de réhabiliter la filière chanvre pour répondre aux nouveaux défis énergétiques et environnementaux. Ces cultivars font l'objet d'un programme de sélection génétique intensif pour minimiser leur teneur en THC. Son cycle de vie est plus long que celui des autres sous-espèces, probablement à cause de la photopériode des régions équatoriales. Sa tige est souple et creuse.

Indica

Cannabis indica M-39

La sous-espèce Cannabis sativa subsp. indica, ou chanvre indien[6], est synonyme de Cannabis indica Lam. Elle est venant des régions himalayennes du nord de l'Inde.

Le chanvre indien est connu principalement pour ses propriétés psychotropes mais également, dans une moindre mesure, pour sa fibre. Une rumeur populaire prétend, à tort, que c'est l'unique sous-espèce qui se fume. Comme psychotrope, elle procure davantage un effet «stoned»[7].

Sa concentration en théories actifs dépend du climat et de l'environnement dans lesquels la plante a évolué[8].

Elle se définit physiquement par des pales larges, une stature moyenne (ne dépasse jamais trois mètres) et sa floraison est plus précoce que Cannabis sativa L. subsp. sativa (raison pour laquelle elle est davantage appréciée en culture récréative).

Sa tige est souple et presque solide.

Spontanea

Chanvre Cannabis ruderalis

Cannabis sativa subsp. spontanea, ou chanvre sauvage[9], est synonyme de Cannabis ruderalis Janisch.

Cette sous-espèce pousse à l'état sauvage dans des régions de l'Europe de l'Est et de la Russie. Elle est caractérisée par sa floraison précoce, certains de ses représentants fleurissent même indépendamment de la photopériode. Elle supporte des climats plus froids et des conditions environnementales complexes. Comme Cannabis sativa L. subsp. afghanica, sa stature est petite.

Entre dans la création d'hybrides pour le chanvre récréatif. Il ne possède en lui-même que de très faibles effets psychotropes. La teneur en THC n'excède pas les 0, 5 %.

Le chanvre sauvage pousse à l'état sauvage en Europe centrale et en Europe de l'Est où il est reconnu comme une «mauvaise herbe». On le rencontre souvent en bordure des routes, des champs et des rivières.

Le chanvre sauvage poussait à l'origine dans le Sud-Est de l'ancienne Russie. On pense que ce sont les Scythes qui l'ont diffusé en Asie surtout en Mongolie. Aujourd'hui, il pousse naturellement depuis l'Europe centrale jusqu'en Chine.

Kafiristanica

Chanvre afghan près de Peshawar au Pakistan.

Cannabis sativa subsp. kafiristanica, ou chanvre afghan[10] est synonyme de Cannabis afghanica

Le Kafiristan, nom d'une province afghane, veut dire littéralement «pays des infidèles». Le Kafiristan est une province isolée dans les montagnes de l'Hindu Kush qui a récemment été renommée Nurestân. Elle est nommée ainsi car d'autres sous-espèces poussent en Afghanistan, fréquemment dérivées du chanvre indien, et sont fréquemment nommées abusivement chanvre afghan. R. C. Clarke, J. M. McPartland et D. P. Watson mettent d'ailleurs en garde, dans leur Hemp Diseases and Pests, contre cette confusion.

Le chanvre afghan est cultivé principalement dans les montagnes du Pakistan et de l'Afghanistan.

Elle ne dépasse jamais les 1, 50 m de hauteur tandis que la C. S. sativa peut atteindre 6 mètres et le C. s. indica 3 mètres. Le C. s. afghanica est par conséquent nettement plus petite et est adaptée aux milieux montagneux. Elle est à peine plus grande que le Cannabis ruderalis mais au contraire de cette dernière, elle possède un important taux de THC. Elle est cultivée exclusivement pour la production de haschich, sa particulièrement petite taille rendant impossible une utilisation pour les fibres.

Cette sous-espèce possède de nombreuses branches comme le chanvre indien mais la distance entre les nœuds est bien plus faible.

À maturité ses feuilles sont bien plus longues que le C. s. indica, elles sont de la taille de celles de la C. s. sativa mais plus large, avec le même ratio longueur/largeur que le C. ruderalis.

C'est l'unique sous-espèce de cannabis à avoir un tronc nervuré et solide.

NB : Ne font pas partie de cette espèce, quoiqu'ils en portent le nom : le chanvre de Manille (abaca, Musa textilis), le chanvre de Maurice (Furcræra fœtida) [11], le chanvre-sisal (Agave sisalana), le Chanvre faux Sisal (Agave decipiens) [12], le chanvre de Nouvelle-Zélande (Phormium tenax) [13], le Chanvre du Bengale (Crotalaria juncea), le Chanvre de Calcutta (Jute ; Corchorus capsularis), le Chanvre du Canada (Apocynum cannabinum), le Palmier Chanvre (Trachycarpus fortunei), le Chanvre d'eau ou Eupatoire à feuilles de chanvre (Eupatorium cannabinum), le Chanvre bâtard (Galéopsis Tétrahit)...

Lexique du chanvre

Remarque : pour désigner fréquemment le chanvre et ses sous-espèces, les différents acteurs de la filière chanvre à usage industriel non récréatif préfèrent employer les appellations en français (ou autre langue locale)  : chanvre, chanvre cultivé, chanvre agricole, chanvre d'œuvre - ou d'ouvrage, chanvre indien, chanvre afghan ou chanvre sauvage par contre, les cultivateurs à usage récréatif emploient plutôt la terminologie latine de la nomenclature botanique : Cannabis, sativa, indica, afghanica ou ruderalis.

La chènevotte

La chènevotte sert à désigner la tige centrale de chanvre dépourvue de son écorce. Elle permet de la fabrication de litières absorbantes pour animaux, de très bonne qualité, tant en absorption que pour le contrôle des odeurs [2] et aussi comme matériaux isolants en construction tel que le bloc de chanvre.

Les fibres de la tige

Les fibres sont issues de la partie périphérique de la tige.

Les cannabinoïdes dans la plante

On recense plus de soixante cannabinoïdes dans les différents cultivars de chanvre. Le tétrahydrocannabinol (THC), le cannabidiol (CBD) et le cannabinol (CBN) sont les plus communes. Leur biosynthèse se fait dans des glandes spécialisées présentes sur l'ensemble des parties aériennes de la plante. Le développement de ces glandes commence avec la formation des bractées. Les facteurs régulant la production de cannabinoïdes ne sont que partiellement connus. Quoiqu'il soit prouvé que le stress environnemental augmente de manière importante la quantité de Δ 9-tetrahydrocannabinol (Haney and Kutscheid, 1973; Coffman and Gentner, 1975) [14], une théorie plus générale est que les aspects qualitatifs dépendent de la génétique de la plante et que les aspects quantitatifs sont influencés par des facteurs environnementaux (Fairbairn and Liebmann, 1974 ; Latta and Eaton, 1975) [14] Les cannabinoïdes jouent le rôle d'agents défensifs, contre la dessiccation, les parasites, les UV-B et les microbes. [15].

Histoire du chanvre

Article détaillé : Histoire du chanvre.

Le chanvre est une des premières plantes domestiquées par l'homme, au Néolithique, certainement en Asie. Il a ensuite accompagné migrations et conquêtes pour se répandre sur l'ensemble des continents.

Ses fibres servaient à confectionner des vêtements en Chine 600 ans avant J. -C., en Europe au Moyen Âge. Les vêtements royaux occidentaux étaient fréquemment constitués de mélanges de chanvre et de lin. La première Bible imprimée par Gutenberg l'aurait été sur papier de chanvre. Le papier de chanvre est utilisé jusqu'au XIXe siècle. Au début du XXe siècle, en Europe, les fibres de chanvre furent remplacées par le coton, venant des États-Unis. Plus il y a peu de temps, ces fibres résistantes ainsi qu'à portée de main, ont servi à fabriquer des vêtements militaires lors des deux guerres mondiales. À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, elles furent remplacées par des fibres synthétiques, au tissage plus régulier. Les fibres ont longtemps été utilisées pour fabriquer les billets de banque avant d'être remplacées par de l'ortie. Elles sont aussi utilisées pour les cordes et cordages, et ont été utilisées pendant longtemps pour les voilures des bateaux.

Le chanvre à usage industriel

Champ de chanvre cultivé, à usage industriel.

Travail du chanvre industriel

Tissage du chanvre

Avant de pouvoir être tissé, le chanvre devait subir toute une préparation : le rouissage, le broyage, le teillage et le peignage [16].

Une fois récolté, il était roui, séjournant dans l'eau une dizaine de jours pour que les fibres se détachent. Par la suite, on le broyait sous la «braie» et on le passait au seran qui séparait ce qui pourra être filé au rouet et l'étoupe qui ne pourra pas l'être. Au XVIIIe siècle, ce travail préliminaire du chanvre était effectué par les agriculteurs qui trouvaient là une source de revenu supplémentaire. C'étaient avant tout les femmes qui filaient. Il faut différencier cette production familiale de l'activité des tisserands. Bon nombre d'entre eux recevaient le fil d'un marchand-lissier qui récupérait ensuite la toile de chanvre pour la vendre en France ainsi qu'à l'étranger, ramenant en échange épices ou produits divers.
Aujourd'hui, le défibrage du chanvre est mécanisé.

L'huile

Papier

Le chanvre est ou a été utilisé dans la fabrication de divers papiers[17]. Le chanvre est utilisé surtout dans les billets de banque, le papier bible et le papier à cigarette.

Construction

On peut fabriquer les murs ou les dalles en béton de chanvre (mélange de chaux et de chenevotte). La laine de chanvre est aussi un très bon isolant, concurrentiel des laines minérales (laine de verre) parce qu'elle ne pose pas de problème sanitaire (amiante et laine de verre sont cancérigènes car elles sont constituées de fibres extrêmement petites, capables de pénétrer particulièrement loin dans les bronches). Des productions de blocs de chanvre se développent en Isère et en Champagne Ardenne (premier producteur européen[18])

Composites plastiques

Le chanvre est parfois utilisé à la place des fibres de verre dans des matrices thermoplastiques ou thermodurcissables par exemple dans des meubles de jardin, des bardages, les plinthes et huisseries, les pièces d'habillage intérieures d'automobiles comme les panneaux de portes ou les doublure des coffres[19]. En 2003, à peu près 25 000 tonnes de fibres naturelles furent utilisés en Europe dans la fabrication d'automobiles dont 13 % de chanvre[20].

En cuisine

On l'utilise aussi pour ses propriétés nutritives, sous forme d'huile ou de graines, nommées chènevis. Ces deux éléments du chanvre ont été consommés fréquemment jusqu'au XIXe siècle en France. Ils débutent depuis peu à y être redistribués.

Le chènevis contient entre autres :

On y trouve des vitamines du groupe B (hydrophiles) et de la vitamine E (lipophile).

L'huile de chanvre contient :

Les chènevis peuvent être broyés pour obtenir la farine de chanvre, qui ne contient pas de gluten auquel de nombreuses personnes sont allergiques.

Il existe, d'autre part, différentes boissons utilisant du chanvre :

Bière de chanvre

À la fin des années 1990, au confluent du renouveau du chanvre et de l'essor des microbrasseries, sont apparues les bières de chanvre. Les inflorescences femelles de chanvres à faible teneur en THC y remplacent le houblon. Elle apportent amertume et parfums (notes citronnées, poivrées).

Cosmétique

À cause de son équilibre en acides gras poly-insaturés, l'huile de chanvre est particulièrement nourrissante pour la peau. La présence d'oméga 3 lui confère des propriétés anti-inflammatoires, anti-desquamantes (peaux particulièrement sèches). Non commédogène, elle renforce le film hydro-lipidique de l'épiderme et contribue à diminuer les pertes d'eau transcutanées. Elle renforce la cohésion entre les différentes couches de kératinocytes. L'utilisation d'une huile raffinée permet d'obtenir des émulsions sans odeur désagréable et stables dans le temps

Alimentation

La graine de chanvre est nommée chenevis.

On tire des chènevis de nombreux produits alimentaires.

L'huile issue de chènevis contient 8 % de graisses saturées, 55 % d'acide linoléique et 25 % d'acide α-linolénique. Seule l'huile de lin contient une plus grosse proportion d'acide α-linolénique, mais l'huile de chènevis contient plus d'acide gras essentiels (80 % du volume total de l'huile). Qui plus est , ces proportions sont parfaites pour l'alimentation humaine et animale.

Alimentation animale

Des chènevis sont incorporés aux mélanges pour oiseaux domestiques (canaris, perruches), aux côtés de graines d'alpiste et de millet. Le chènevis est aussi utilisé comme amorce pour la pêche au gardon et au brême. Une fois trempées et cuites, les graines sont enfilées sur l'hameçon où elles servent d'appât. Enfin, les tourteaux (résidus de l'extraction de l'huile), riches en protéine, peuvent être avantageusement valorisés en alimentation du bétail, surtout des vaches laitières.

Potentiel industriel

Récolte de chanvre en Haute-Saône

On tire par conséquent du chanvre un nombre important et toujours croissant de produits : fil, ficelle, tissu, papier (plus de 70 % de la production avant 1883[21]), mais également matériaux de construction et d'isolation, carburant, plastiques, produits alimentaires, médicaments.

Après avoir connu son apogée au milieu du XIXe siècle (176 000 ha cultivés en France) avec pour débouchés la papeterie et la marine à voile, les surfaces en chanvre ont été réduites à quelques centaines d'hectares en 1960 (700 ha) du fait de l'émergence de l'utilisation du coton, des fibres synthétiques et de l'arrivée de la marine à moteur. La culture connaît un regain d'intérêt depuis les années 1970 pour les marchés papetiers. Depuis les années 2000, les surfaces en chanvre se sont stabilisées régulièrement avec l'émergence de nouveaux débouchés. En 2006, les surfaces en chanvre atteignaient 8 083 ha pour 1 056 producteurs (cultures industrielles et semences comprises) ([22]).

Le magazine américain Popular Mechanics de février 1938, titre un article au sujet de l'exploitation du chanvre : «New billion dollar crop»[23]. L'extraction des fibres de la tige du chanvre, opération fastidieuse, venait de bénéficier d'un nouveau procédé d'automatisation, qui promettait une rentabilité énorme. Cependant, la culture du chanvre fut progressivement interdite aux États-Unis, par une succession de mesures, surtout la Marihuana Tax Act de 1937. Les fibres synthétiques, comme le nylon, commercialisé en 1938, commencèrent à s'imposer sur le marché mondial. Les plants poussant à l'état sauvage furent traqués et détruits. Au cours de la seconde guerre mondiale, les États-Unis incitèrent leurs fermiers à produire massivement du chanvre. Le film Hemp For Victory[24], réalisé par le gouvernement américain, explique aux fermiers l'obligation de produire du chanvre pour soutenir l'effort de guerre. Avant 1989, l'existence de ce film était méconnue, et le département de l'agriculture des États-Unis, mais aussi la Libraire du Congrès nièrent son existence, jusqu'à ce que deux copies VHS ressurgissent, des mains de Maria Farrow, Carl Packard, et Jack Herer. [référence indispensable, la réf. ci dessus no 17, se rapportant à une page Wikipedia anglo-saxon, qui n'est aussi pas référencée]

La culture industrielle

Litière de chanvre

Le chanvre industriel, essentiellement du chanvre cultivé (en Europe) et du chanvre indien, est une plante à racine pivotante pouvant dépasser quatre mètres de haut, jadis cultivée pour les fibres contenues dans sa tige produisant la filasse ou pour ses graines (appelées chènevis) fournissant une huile siccative.
Plante rudérale et robuste, sa culture en Europe ne nécessite l'emploi d'aucun pesticide. C'est par contre une culture qui nécessite des apports de potassium et d'azote : dans la littérature technique on trouve des préconisations de 80 à 150 kg d'azote par hectare[25], [26]. À titre de comparaison, une culture de maïs conçu pour l'ensilage, dont le cycle de végétation recouvre sensiblement la même période que le chanvre, nécessite à peu près 200 kg d'azote/ha.
Les cultivateurs de chanvre industriel qui le cultivent légalement en Europe sont le plus souvent des cultivateurs de grande taille.

En France, la culture du chanvre, les outils et les métiers associés ont laissé de nombreuses traces dans la toponymie et l'anthroponymie (noms de lieux et de personnes). Par exemple la célèbre avenue de la Canebière à Marseille. En effet, cannebière (avec 2 n), en langue d'oc, sert à désigner une plantation de chanvre. Selon certains, il y avait culture de chanvre à cet lieu ; selon d'autres, il ne s'agissait que de fabriques de cordes et de voiles liées aux activités du port. Du côté de Nice on trouve li Chanabieros francisé en les «chanebières». Au nord de la Loire, la plantation de chanvre était nommée chennevière, un terme qu'on retrouve dans des noms de lieux (Chennevières-sur-Marne) ou de personnes, quelquefois déformé en «chêne vert». Le terme employé actuellement est chènevière.

Production

Le renouveau du chanvre industriel en France et en Europe résulte de l'augmentation des prix du pétrole, des obligations de recyclage des matières et des perspectives environnementales. La France est actuellement leader européen avec une production annuelle de 50 000 tonnes (100 000 tonnes dans l'Union européenne), et la plus large variété mondiale de semences industrielles certifiées.
Au plan industriel, le chanvre présente l'avantage de produire deux matériaux divers et complémentaires :

Sont visés les marchés du bâtiment et de la plasturgie automobile où les fibres de chanvre permettent la réduction du poids des pièces, mais aussi le perfectionnement des perspectives de recyclage et de protection de l'environnement.
La FNPC (Fédération Nationale des Producteurs de Chanvre) est en même temps un syndicat de producteurs et un producteur de semences de chanvre industriel. Depuis peu, la recherche sur le chanvre industriel en France est fédérée par l'Institut Technique du Chanvre[27] (ITC).

Production mondiale
Récolte de chanvre

Production en tonnes. Chiffres 2003-2004
Données de FAOSTAT (FAO)

République populaire de Chine Chine 23000 79 % 24000 79 %
France France 4300 15 % 4300 14 %
Chili Chili 1250 4 % 1250 4 %
Russie Russie 200 1 % 300 1 %
Turquie Turquie 150 1 % 150 < 1 %
Ukraine Ukraine 150 1 % 150 < 1 %
Roumanie Roumanie 100 < 1 % 100 < 1 %
Hongrie Hongrie 40 < 1 % 40 < 1 %
Pologne Pologne 15 < 1 % 15 < 1 %
Espagne Espagne 8 < 1 % 8 < 1 %
Serbie-et-Monténégro Serbie-et-Monténégro 2 < 1 % 2 < 1 %
Total 29215 100 % 30315 100 %
La culture industrielle en France

Après avoir culminé à près de 170 000 ha au XIXe siècle, le chanvre est redescendu en 1904 autour de 21 000 ha de chanvre en France pour atteindre un point bas de 600 ha ; cette culture avait presque disparu jusqu'à une reprise récente dans certains départements de l'est de la France par la Chanvrière de l'Aube et Interval-Eurochanvre dans la Haute-Saône, PDM Industries dans la Sarthe, Terrachanvre, LChanvre dans les Côtes-d'Armor, Coopéval-Agrofibre en Haute-Garonne et les Chanvriers de l'Est en Lorraine. À peu près 8 000 ha lui sont désormais consacrés en France[28], dont 5 000 ha autour de son bassin de production principal en Champagne-Ardennes. À Bar-sur-Aube, en Champagne, 125 tonnes de paille de chanvre sont produites par jour. Les cultivars cultivés actuellement en France ont des teneurs en THC extrêmement faibles, le règlement no 1164/89 de la Communauté européenne imposant un taux inférieur à 0, 3 %.

En 2008, en France, le taux de THC devrait être inférieur à 0, 2 % conformément à la règlementation européenne (règlement CE no 1782/2003 du Conseil du 29/09/2003 modifié, règlement CE no 796/2004 de la Commission du 21/04/2004 modifié). Les cultivars éligibles sont inscrits en annexe 2 du règlement 796/2004 modifié.

Pour exemple, les principaux cultivars utilisés en 2007 en région Poitou-Charentes sont Felina 32 et Fedora 17.

Le chanvre à usage récréatif

Article détaillé : liste des lignées de cannabis.

Le chanvre est beaucoup utilisé pour ses propriétés psychotropes, c'est le cas principalement de trois des quatre sous-espèces qui peuvent être consommées directement après la récolte,  :

Cannabis ruderalis (Cannabis sativa subsp. spontanea) n'est utilisé que pour effectuer des croisements en vue d'obtenir une meilleure résistance et une floraison plus précoce, cette sous-espèce ayant trop peu d'effets psychotropes.

Actuellement, presque l'ensemble des cultivars utilisés pour l'auto-consommation, sont des hybrides de ces quatre sous-espèces. Pour la production d'hybrides on utilise principalement cannabis indica et cannabis sativa.

Différentes présentations

Le cannabis peut se présenter sous plusieurs formes :

Exemple de «tête» de cannabis.

Il est le plus souvent consommé avec du tabac dans des cigarettes artisanales nommées joints ou pétards[29]. D'autres modes de consommation existent : gâteaux («space cakes»), infusions, vaporisation qui ne présentent pas les dangers liés aux produits de combustion cancérigènes : goudrons, oxyde de carbone, etc.

Controverses sur la dangerosité du cannabis

Il existe plusieurs points de vue sur les dangers des drogues généralement et sur le cannabis surtout. La majorité de ces points de vue sont entachés d'influences idéologiques marquées. Les différences résident dans la conception qu'ont les auteurs de la liberté, de l'interdit, de la "norme" et de l'indépendance, en un mot de ce qu'est une "drogue". Vice pour les uns, source de plaisir pour les autres, substance chimique stimulant certaines zones du cerveau, pour les biomatérialistes, voie vers le sacré et le cosmos pour les ésotériques, la diversité des descriptions, et de ce qu'il faut bien appeler des croyances est extrêmement grande. Ces sujets touchent légèrement à la biologie et énormément à la philosophie ainsi qu'à la psychologie. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle ce sont principalement les intervenants des professions médico-psychologiques qui prennent en charge dans la pratique les personnes ayant un "problème avec le cannabis". Ces influences idéologiques marquées ont amené, par exemple, l'état français à faire publier sous son égide, deux rapports assez peu consensuels à sept ans d'intervalle. Le premier est celui de Bernard Roques, de l'Académie des Sciences en 1998, à la demande du Premier ministre Lionel Jospin et du ministre de la Santé, Bernard Kouchner. Le deuxième est celui rédigé par la Commission du Sénat sur l'impact éventuel de la consommation des drogues sur la santé mentale de leurs consommateurs [3] qui parle des dangers "certains et graves" du cannabis; à l'inverse, par conséquent du précédent. Ce rapport à son tour pris à partie par Jean-Pierre Galand (Président du CIRC Paris) [4], "il s'agit-là d'un rapport avant tout idéologique", sans qu'il ne se rende compte de son propre choix idéologique. puisque le CIRC dont il est président est un mouvement particulièrement actif qui défend la libéralisation des drogues. [30]

D'autres rapports depuis donnent quelques données dans le sens d'un certain danger de l'utilisation régulière et importante du cannabis [31]

Voici par conséquent les éléments principaux de ces deux rapports : le rapport Bernard Roques et le Rapport du Sénat[ le rapport du Sénat doit être traité ]

Rapport Roques / comparaison avec d'autres substances

En 1998, Bernard Roques, un professeur français membre de l'Académie des sciences, présente une approche globale considérant à la fois les propriétés pharmacologiques des produits psychotropes et les problèmes et risques sanitaires et sociaux liés à la consommation de ces produits.

Ce tableau est un extrait du tableau publié à la page 182 du Rapport sur la dangerosité des produits par le professeur Bernard Roques et adressé au secrétaire d'État à la Santé de l'époque, M. Kouchner, à l'issue des Rencontres Nationales sur l'Abus de drogues et la Toxicomanie (France, juin 1998) [32].

Facteurs de dangerosité des drogues, selon le rapport Roques (1998)
Héroïne
(opioïdes)
Alcool Tabac Cocaïne Psychostimulants Benzodiazépines Cannabinoïdes
(dérivés du Chanvre
)
Dépendance physique très forte très forte forte faible faible moyenne faible
Dépendance psychique très forte très forte très forte forte mais intermittente moyenne forte faible (exceptions envisageables)
Neurotoxicité faible forte nulle forte forte nulle nulle
Toxicité générale forte¹ forte très forte forte forte très faible très faible
Dangerosité sociale très forte forte nulle très forte faible
(exceptions envisageables)
faible très faible
1 : nulle pour méthadone et morphine en usage thérapeutique

Origine du cannabis

Localisation du Rif, deuxième lieu de production et de transformation au monde

Le Maroc a été pendant des années le premier producteur mondial de haschich avant d'être détrôné par l'Afghanistan qui produit au début du XXIe Siècle entre 1 500 et 3 000 tonnes produites par an avec un rendement de 145 kilos par hectare de haschich, contre 40 pour le Maroc[33].

Le cannabis consommé en Europe provient essentiellement de la région du Rif, une région montagneuse localisée dans le nord du Maroc, au sud de l'Espagne.

D'un point de vue économique, le cannabis est la seconde ressource nationale du Maroc après les transferts des émigrés (essentiellement depuis la France) [34].

Le chanvre serait cultivé dans le Rif depuis le VIIe siècle[35].

Le cannabis marocain est nommé le kif, (zatla, hashish, al hasha, flitoxa, ghalghoula etc. après transformation en drogue).

Habitudes de consommation

Généralement, le cannabis est fumé ou mangé. Il peut se présenter sous les formes suivantes :

Quand il est fumé, entre 15 et 50 % du THC passe dans le sang et l'effet dure entre 45 minutes et 2h30[37].

Une des techniques pour avoir un maximum d'effet est d'aspirer la fumée par plusieurs inhalations courtes, de l'envoyer dans les poumons (si on n'y arrive pas, on inspire une petite bouffée d'air) et de la laisser un certain temps à l'intérieur en s'aidant de son poing pour fermer sa bouche s'il le faut jusqu'à ce qu'on ne puisse plus retenir la fumée. On dit qu'on cogne (ou konye en créole) quand on utilise cette technique.

D'autres techniques incluent l'utilisation de narguilé ou pipe à eau pour fumer le cannabis tout en refroidissant la fumée. Il s'agit de techniques censées filtrer la fumée, qui multiplient les quantités d'air et de toxiques inhalés, du fait qu'il faut aspirer plus profondément. Ce mode de consommation fait pénétrer les fumées plus profondément dans les poumons, avec les risques qui en sont la conséquence [38].

Le cannabis peut aussi être ingéré car le THC est soluble dans les graisses et l'alcool :

Néanmoins, quand il est ingéré, les effets du cannabis se déclarent au bout de trente minutes et peuvent se prolonger plusieurs heures, ce qui peut générer un état d'anxiété et de paranoïa nommé bad trip.

La vaporisation ou sublimation est une autre méthode d'absorption. On peut extraire le THC et les autres cannabinoïdes sous forme de vapeur en chauffant un peu la plante sans la brûler. Cette méthode a l'avantage de ne pas produire les substances toxiques contenues dans la fumée du cannabis et du tabac lors d'une combustion normale (monoxyde de carbone, goudrons, nitrosamines... ). En chauffant le cannabis à une température précise, les substances psychotropes s'évaporent, mais la plante ne brûle pas encore. La vapeur produite peut alors être inhalée, avec un effet aussi immédiat que si le cannabis était fumé.

L'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies signale qu'en général, les prix de vente au détail du cannabis végétal et de la résine de cannabis oscillent en Europe entre 2 et 14 euros le gramme. La majorité des pays européens font état de prix compris entre 4 et 10 euros pour les deux produits. [39]

Évaluation de la consommation

Pourcentage de la population ayant déjà consommé du cannabis en Europe

En 2008, l'ONU dans son rapport mondial sur les drogues 2008, estimait qu'il y avait 166 millions d'usagers de cannabis, le pays où il y a les plus de consommateurs restant les États-Unis[40].

Plus de soixante-deux millions d'Européens (plus de 20 % de la totalité de la population adulte) ont déjà consommé du cannabis et vingt millions en ont consommé au cours de la dernière année, selon une étude publiée le 25 novembre 2005 par l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (ŒDT).

Dans son rapport annuel du 1er mars 2006, l'OICS indique que l'Afrique compterait trente-quatre millions d'usagers.

Cependant cette évaluation est sans doute particulièrement loin de la réalité. Il n'existe aucune méthode fiable pour évaluer un marché illégal, ce qui se fait par des extrapolations des drogues saisies mais aussi des évaluations des surfaces cultivées.

Il s'agit par contre de la drogue illégale la plus consommée dans le monde[41].

Les effets

Effets recherchés

En général, les effets fluctuent en intensité et en durée, selon le mode de consommation, des teneurs respectives en THC (effet high) et CBN (effet stone) mais aussi du sujet, de son état physique et psychique. Les effets durent quelques heures (moins longtemps pour l'inhalation que pour l'ingestion). Leur durée est tout autant variable.

Généralement :

Des doses plus violentes peuvent induire une augmentation de la perception auditive et visuelle (diminution de l'inhibition latente), qui peut génèrer des hallucinations et conduire au bad trip ou au contraire augmenter les sensations durant un spectacle musical ou devant un film, effet fréquemment recherché. La consommation simultanée d'alcool multiplie les effets par 14. [42]

Effets secondaires indésirables
Sommité fleurie de cannabis, partie conçue pour être consommée

Même si les effets durent généralement quelques heures, le cannabis reste entre 18 à 24 h dans le sang, et l'élimination de ce dernier par le corps est spécifiquement lente : plus d'une semaine pour éliminer la moitié de la dose absorbée. Ainsi, il suffit d'un «joint» par semaine pour que le THC s'accumule dans le corps.

Après la consommation, l'usager peut manifester les symptômes suivants :

Les effets psychiques sont liés à la personnalité de l'usager.

Le cannabis altère la mémoire immédiate, la concentration, le rappel des souvenirs ou des mots et peut par conséquent diminuer les capacités d'apprentissage. En l'état actuel des connaissances, la mémoire ne semble pas affectée au-delà du temps des effets du cannabis, c'est-à-dire quelques heures[44]. Cette amnésie est multipliée en cas de consommation associée à de l'alcool[45].

L'usage de cannabis peut traduire un mal-être psychique – quelquefois insoupçonné – pouvant se transformer en paranoïa, crises d'angoisses, sentiment d'oppression. Il existe aussi quelques cas de psychose cannabique aiguë[46].

Au niveau neuro-psychiatrique, la substance peut diminuer l'attention, aggraver ou révéler des troubles psychiques comme n'importe quel psychotrope. Un syndrome amotivationnel (démotivation) peut apparaître, mais aussi : manque d'estime de soi, intempérance, dépression mentale et tendances suicidaires. Il existe une corrélation entre l'usage prolongé du cannabis et la dépression chez certains patients, mais il reste complexe de dire si le cannabis produit la dépression ou si la dépression facilite une consommation chronique. Différentes études suggèrent des liens entre schizophrénie ou psychose[47] et cannabis (plus de détails ici). Une prise régulière de cannabis peut provoquer de la dépression, de l'anxiété mais aussi des attaques de panique[48].

À long terme, les effets sur l'homme ont besoin d'être étudiés. On cite cependant des affections durables des voies respiratoires identiques au tabac : toux, cancer bronchique, bronchite chronique, emphysème (du fait d'inhalations profondes et prolongées). D'autre part, l'inhalation de la combustion de produits de coupe fréquemment présents dans le haschisch expose l'usager à des risques aussi aléatoires que néfastes. L'herbe a été exceptionnellement coupée à l'eau, au sable ou alors au verre pillé afin d'alourdir la masse et par conséquent d'augmenter les prix[49].

Une dépendance psychologique existe, même si elle est moins marquée que pour d'autres produits. Il faut aussi signaler qu'une dépendance au tabac, utilisé dans la confection du joint, se manifeste fréquemment chez les fumeurs réguliers de cannabis. Cependant, un joint peut aussi être confectionné seulement à base "d'herbe".

Selon une étude d'une association de consommateurs, fumer trois joints équivaut à fumer un paquet de cigarettes. La fumée de cannabis contient sept fois plus de goudron et de monoxyde de carbone que la fumée du tabac seul[50], [51], [52]. Cet essai est en contradiction avec d'autres travaux scientifiques qui estiment que «fumer du cannabis n'accroît pas le risque de cancer»[53], [54] ou que les risques cancérigènes sont à imputer à la présence de nicotine due au mélange avec du tabac[55]. Alternativement à la combustion, l'usage d'un vaporisateur, en vente libre, délivre une vapeur de cannabinoïde quasiment pure[56].

La consommation avec une pipe à eau augmente particulièrement fortement l'inhalation de produits toxiques[57], quoique l'eau filtre la plus-part des toxines contenues dans la fumée.

Des troubles de comportement sont observés chez l'animal de laboratoire qui y est exposé, y compris chez des espèces particulièrement éloignées des mammifères comme l'araignée. Le cannabis est un des produits dont les effets ont été testés sur des araignées dès les années 1950. Comme pour d'autres drogues, les araignées qui y sont exposées, même à de faibles doses, ont produit des toiles particulièrement anormales[58][59], [60]. Plus la toxicité du produit est élevée, plus l'araignée laisse de manques dans sa toile. [61]

Surdose

Aucune surdose (ou overdose) n'est envisageable avec le cannabis, surtout de par la nature des substances psychotropes qui y sont présentes (ce ne sont pas des alcaloïdes), et c'est ce qui contribue le plus à sa réputation de «drogue douce»[62].

Effets sur les adolescents

Selon une étude[63], il n'y aurait aucune différence sur le plan cérébral entre ceux qui ont régulièrement fumé de la marijuana au cours de leur adolescence et ceux qui n'en ont jamais fait usage. Une autre étude[64] affirme plutôt que les personnes préconçues pour la schizophrénie voient leurs symptômes précipités quand elles commencent à consommer pendant l'adolescence. La consommation intensive de dérivés concentrés, comme l'huile de haschisch, facilite, en particulier à l'adolescence, la naissance des troubles psychotiques.

Effets sur la conception et la procréation

La consommation régulière de joints, chez l'homme, contribue à une baisse de la fertilité[65], [66].

Au cours de la grossesse, la consommation de cannabis risque d'entraver l'activité cérébrale du fœtus, retardant le développement du cerveau in utero[67], [68]. La tératogénicité de la consommation de cannabis durant la grossesse semble cliniquement non significative. Cependant, après une exposition in utero au cannabis, des atteintes cognitives pendant les années d'enfance ont été observées, avant tout sur l'attention et les tests d'hypothèses par voie visuelle[69].

Effets sur les processus de mémorisation

Des universitaires américains[70] ont découvert que le cannabis perturbe les processus de mémorisation du cerveau en désorganisant le fonctionnement électrique de l'hippocampe, structure-clé du cerveau pour l'activation de la mémoire. Le cannabis, aux doses habituellement présentes chez ses consommateurs, supprime les oscillations électriques, principales dans le processus d'apprentissage et de mémorisation. Les processus cognitifs sont désorganisés.

Selon le professeur Jean Constantin, la principale substance active dans le cannabis, le THC, bloque aussi la libération d'un neurotransmetteur important dans l'hippocampe, l'acétylcholine, affectant le fonctionnement électrophysiologique du cerveau.

En 2006, le service Neuropsychologie de l'INSERM de Marseille avait montré que le cannabis perturbait, chez le fœtus, la formation des réseaux de neurones dans le développement du cerveau, ce que confirme la proportion particulièrement élevée d'enfants ayant un retard mental chez les mères fumeuses de marijuana[réf.  nécessaire].

Autres effets

Fumer du cannabis peut être un facteur de risque de la maladie parodontale (maladie du tissu soutien des dents) [71], indépendant de l'utilisation du tabac.

Le chanvre à usage médical

Article détaillé : Cannabis médical.

Actuellement, dans les pays où il est autorisé, le cannabis médical est employé dans une très grande variété de maladies et de pathologies[72] :

  • Nausées et vomissements
  • Anorexie et cachexie
  • Spasmes
  • Troubles du mouvement
  • Douleurs
  • Glaucome
  • Épilepsie
  • Asthme
  • Dépendance et état de manque
  • Symptômes psychiatriques
  • Maladies auto-immunes et inflammations

La totalité des utilisations médicales envisageables du cannabis, et des cannabinoïdes généralement (naturels ou de synthèse) est présenté dans le livre de l'initiateur de l'IACM, le Docteur en Médecine Franjo Grotenhermen, sous le titre Cannabis en Médecine : Un guide pratique des applications médicales du cannabis et du THC[73].

Formes pharmaceutiques

Le cannabis existe sous plusieurs formes médicales, dont la disponibilité dépend de la législation du pays où il est autorisé :

Il peut aussi être prescrit à l'état naturel afin d'être consommé fumé, ou par inhalation de vapeur de THC (tétrahydrocannabinol) sublimé, et ici encore sa prescription la plus courante reste relative aux malades en phase terminale.

Propriétés thérapeutiques

Article détaillé : Effets du cannabis sur la santé.

De nombreuses études[73] existent sur ses qualités thérapeutiques.

Législation sur le Cannabis sativa

Article détaillé : Législation sur le cannabis.

La culture, la possession pour usage privé et la distribution sont le plus souvent réglementées. Les lois fluctuent néanmoins d'un pays à l'autre.

La détention, le commerce, la promotion et la consommation de marijuana sont interdits dans la majorité des pays du monde au cours du XXe siècle : la convention unique sur les stupéfiants de 1961 proscrivant la culture cannabis dans l'ensemble des pays signataires est indéniablement une retombée du Marihuana Tax Act de 1937 aux États-Unis d'Amérique. Néanmoins, les raisons historiques de cette interdiction semblent avoir été différentes de part et d'autre de l'Atlantique (bien que l'influence des prohibitionnistes américains semble déterminante).

Depuis les années 2000, certains pays ont commencé à distinguer l'usage médical du cannabis de sa consommation récréative, comme c'est déjà le cas pour les autres substances psychotropes, surtout les opiacés. C'est le cas de trois pays : Le Canada, les États-Unis et les Pays-Bas.

En France, le commerce de marijuana est un délit puni de fortes amendes et de peines de prison. En agriculture, la culture, l'importation, l'exportation, l'utilisation industrielle et commerciale (fibres et graines) des variétés de Cannabis sativa n'est autorisée, sous condition d'une déclaration officielle et le plus souvent sous contrat, que pour les variétés dont le poids de THC (tétrahydrocannabinol) est inférieur à 0, 20 %[76].

Au Canada ainsi qu'aux États-Unis, le choix a été fait de tolérer la distribution de cannabis médical par l'intermédiaire de Centres de Compassion, comme il en existe au Québec, à Montréal ainsi qu'à Québec par exemple[77]. Le patient doit au préalable être admis sur contrôle de sa maladie par le Centre Compassion. Le patient peut ensuite librement choisir la posologie et la qualité des produits mis à sa disposition pour se soigner. Néanmoins, la situation aux États-Unis reste controversée ; une récente décision au niveau fédéral a contredit la politique de tolérance[réf.  nécessaire]. Par le référendum du 4 novembre 2008, le Massachusetts a dépénalisé la marijuana et le Michigan en a autorisé une utilisation médicale[78]. En 2010, quatorze États des États-Unis mais aussi Washington D. C. autorisent l'usage médical de la marijuana[79].

Aux Pays Bas, la situation est différente. Le Ministère de la santé[80] a depuis 2005 mis sur le marché trois qualités de cannabis médical, contenant des teneurs de tétrahydrocannabinol (THC) standardisées allant de 6 % à 18 %, et des teneurs en cannabidiol non psychoactif (CBD) allant jusqu'à 7, 5 %. Ces médicaments, présentés sous forme naturelle, sont produits par la société Bedrocan[74] et distribués en pharmacie sur prescription médicale.

Dans de nombreux pays, la police exerce un pouvoir discrétionnaire, mettant en garde les usagers ou confisquant le cannabis, même en petites quantités, à usages privé ou médical.

Le chanvre dans l'art

Les armes de la commune de Chennevières-lès-Louvres, dans le Val-d'Oise, comportent une tige de chanvre feuillée d'or.

Notes et références

  1. (en) [http ://www. plantnames. unimelb. edu. au/Sorting/Cannabis. html M. M. P. N. D. - Sorting Cannabis names
  2. Distinction des sous-espèces faite par les chercheurs et auteurs du livreLes Maladies et Nuisibles du Chanvre' de R. C. Clarke, J. M. McPartland & D. P. Watson
  3. [1]
  4. (en) Substances et addiction - Qu'est-ce qu'une drogue ? sur www. sfa-ispa. ch. Consulté le 28 juin 2010.
  5. Les Maladies et Nuisances du Chanvre' de R. C. Clarke, J. M. McPartland & D. P. Watson - descriptif du chanvre cultivé
  6. Les Maladies et Nuisances du Chanvre' de R. C. Clarke, J. M. McPartland & D. P. Watson - descriptif du chanvre indien
  7. Un effet plus lourd, plus corporel, ou alors soporifique, qu'un effet «high», plus cérébral, et d'avantage associé aux sativas
  8. botanical. com | Hemp, Enc. Britannica 1856 about hemp
  9. Les Maladies et Nuisances du Chanvre' de R. C. Clarke, J. M. McPartland & D. P. Watson - descriptif du chanvre sauvage
  10. Les Maladies et Nuisances du Chanvre' de R. C. Clarke, J. M. McPartland & D. P. Watson - descriptif du chanvre afghan
  11. (fr) Furcræa fœtida (L. ) Haw. sur www. plantes-ornementales. com. Consulté le 28 juin 2010.
  12. (fr) Agave sur fr. wikipedia. org. Consulté le 28 juin 2010.
  13. (fr) Lin de Nouvelle-Zélande, Chanvre de Nouvelle-Zélande : Phormium tenax sur www. aujardin. info. Consulté le 28 juin 2010.
  14. http ://www. unodc. org/unodc/bulletin/bulletin_1981-01-01_2_page008. html
  15. Chemical ecology of Cannabis
  16. Musée départemental d'art et traditions populaires, Le chanvre en fond de toile
  17. Xavier Mathieu et Leandro Salgueiro. Le chanvre dans l'industrie papetière. Mémoire d'élèves ingénieurs EFPG, mai 2003.
  18. Le chanvre, isolant particulièrement «propre», intéresse de près le bâtiment sur Champagne-ardenne-tech. fr
  19. Composites plastiques à base de chanvre sur Le chanvre Wallon. Consulté le 4 juillet 2010
  20. Collectif Coordination Pierre Bouloc, Le chanvre industriel, production et utilisations, Ed. France Agricole, 2006
  21. Le chanvre dans l'industrie papetière Institut national polytechnique de Grenoble.
  22. Institut Technique du Chanvre Institut Technique du Chanvre.
  23. Jack Herer - Popular Mechanics
  24. (en) Hemp for Victory sur en. wikipedia. org. Consulté le 28 juin 2010.
  25. Mediavilla V., Bassetti P., Konermann M., Schmid-Slembrouck I., Optimalisation de la fumure azotée et de la densité de semis dans la culture du chanvre, Agrarforschung 5 (05), 241-244, 1998
  26. Au fil du Chanvre : guide technique pour une culture à suivre, brochure éditée par le Conseil général de Haute Garonne
  27. Bienvenue sur le site de l'Institut Technique du Chanvre
  28. Institut Technique du Chanvre
  29. Le cannabis sur le site du ministère de l'Intérieur français
  30. Ou alors le site du CIRC http ://www. circ-asso. net/paris/pages/jpg. php
  31. Verdoux H., Tournier M., Cannabis : les risques pour la santé mentale, In : Cannabis, données principales. 2006, Saint-Denis, OFDT, p. 97-101
  32. Tableau sur la dangerosité des produits par le Pr. Bernard Roques
  33. (fr) ONUDC : L'Afghanistan plus gros producteur de haschich au monde, Centre d'actualité de l'ONU, 31 mars 2010
  34. Dossier Le cannabis du Rif : Un secret mal gardé
  35. Historique de la culture de cannabis au Maroc selon l'UNODC
  36. Les drogues, un piège, Marie-José Audersert, Jean-Blaise Held et Jean-François Bloch-Lainé
  37. Article Cannabis, données principales sur Agoravox, basé sur le rapport de l'OFDT Cannabis, données principales
  38. Professeur Bertrand Dautzenberg, Pneumologue. Hôpital de la Pitié-Salpétrière, Paris dans l'émission Mise au Point de la TSR du 10 septembre 2006
  39. Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (2008) État du phénomène de la drogue en Europe : 41. ISBN 978-92-9168-328-4
  40. ONU, rapport mondial sur les drogues, 2008
  41. Rapport annuel 2006 : l'état du phénomène de la drogue en Europe, qui cite CND 2006 pour l'évaluation mondiale.
  42. Doc. C'est pas sorcier - Fumer n'est pas jouer
  43. les effets des drogues sur l'état général des yeux sur le site de la MILDT
  44. Question sur drogues. gouv. fr
  45. Article sur Doctissimo, avec références
  46. Lorsque la maladie psychique est aggravée d'une toxicomanie, conférence du Dr Bodenez
  47. Moore THM, Zammit S, Lingford-Hughes A et Als. Cannabis use and risk of psychotic or affective mental health outcomes : a systematic review, Lancet, 2007; 370 :319-328 ; voir aussi le commentaire du Monde, «Une corrélation entre usage du cannabis et psychoses», 29 juillet 2007
  48. * Jérôme Palazzolo, Le cannabis en question. Hachette, Paris, 2006, , (ISBN 978-2012370906)
  49. De l'herbe coupée au verre pilé, article de Libération, samedi 23 septembre 2006
  50. «Le cannabis - 3 joints = 1 paquet de cigarette», 60 millions de consommateurs, n° 404, avril 2006
  51. «Fumer trois joints équivaut à fumer un paquet de cigarettes», Le Figaro web, 26 mars 2006
  52. «Le cannabis moins toxique que la clope : une idée fumeuse», Libération, 28 mars 2006, article en ligne
  53. (en) Marijuana use and cancers of the lung and upper ærodigestive tract : results of a case-control study, Morgenstern H, et al. Présentation à la Conférence ICRS sur les cannabinoïdes, 24-27 juin 2005, Clearwater, États-Unis
  54. Study Finds No Cancer-Marijuana Connection par Marc Kaufman dans le Washington Post, vendredi 26 mai 2006
  55. Melamede RJ. Harm Reduct J. 2005;2 (1)  :21; United Press International du 17 octobre 2005
  56. (en) Cal NORML/MAPS Study Shows Vaporizer Can Drastically Reduce Toxins in Marijuana Smoke
  57. OxyRomandie, membre de l'Union internationale contre le cancer dans l'émission Mise au point de la TSR du 10 septembre 2006
  58. From issue 1975 of New Scientist magazine, 29 April 1995, page 5
  59. Images de toiles faites par des araignées exposées à 3 toxines (marijuana, caféine, benzedrine)
  60. Peter N. Witt & Jerome S. Rovner, Spider Communication : Mechanisms and Ecological Significance, Princeton University Press -1982.
  61. Paul Hillard, spécialiste araignée au Natural History Museum de Londres : "It appears that one of the most telling measures of toxicity is a decrease, in comparison with a normal web, of the numbers of completed sides [of a web]; the greater the toxicity, the more sides the spider fails to complete"
  62. Une drogue étant qualifiée de douce comparé à son potentiel néfaste en termes d'addiction et de surdose.
  63. Study : Little damage from marijuana de l'United Press International copie de l'article en ligne
  64. (Découverte le 18 mars 2006, télévision de Radio-Canada)
  65. Cannabis : la fertilité masculine serait perturbée sur le site non officiel du débat sur la drogue.
  66. Cannabis, surpoids : les ennemis de votre fertilité dans la section Infertilité de Doctissimo
  67. Cannabis : le fœtus en danger ? sur le site forumlabo. com
  68. (en) Cannabis link to risk of miscarriage sur le site du magazine The Hindu
  69. Michæl Staub et Rudolf Stohler de la clinique universitaire psychiatrique de Zurich, dans le forum médical suisse. Texte en allemand. Page 1130
  70. David Robbe et ses collègues, selon Nature Neurosciences, décembre 2006.
  71. Thomson WM, Poulton R, Broadbent JM, Cannabis smoking and periodontal disease among young adults, JAMA, 2008;299 (5)  :525-531
  72. (mul) Association Internationale pour le Cannabis Medical
  73. Dr Franjo Grotenhermen, Cannabis en Médecine : un guide pratique des applications médicales du cannabis et du THC, Editions Indica, 2010
  74. (mul) Site de Bedrocan BV
  75. (en) Sativex - Site de GW Pharmaceuticals
  76. Organisation et réglementation de la culture du chanvre en France sur le site Chanvre info, consulté en octobre 2010
  77. (en) Le Centre Compassion de Montréal
  78. (en) National ballot questions, Boston. com. Consulté le 5 novembre 2008
  79. Washington D. C. autorise l'usage thérapeutique de la marijuana - Le Monde, 5 mai 2010
  80. (nl) (en) Bureau voor Medicinale Cannabis - Ministère de la santé des Pays Bas

Voir aussi

Documentaires

Bibliographie

Expositions

Liens externes

Bases de référence

Autres liens externes

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