Ceiba pentandra

Le Ceiba pentandra, ou fromager, kapokier, bois coton, est une espèce d'arbre de la famille des Bombacaceæ selon la classification classique, ou de celle des Malvaceæ selon la classification phylogénétique.


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Flore (nom scientifique) - Bombacaceae (Cronquist) - Malvaceae - Arbre tropical - Plante médicinale - Plante à fibres textiles - Fibre textile - Textile - Bois

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Ceiba pentandra
 Ceiba pentandra
Ceiba pentandra
Classification classique
Règne Plantæ
Sous-règne Tracheobionta
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Sous-classe Dilleniidæ
Ordre Malvales
Famille Bombacaceæ
Genre Ceiba
Nom binominal
Ceiba pentandra
(L. ) Gærtn. , 1791
Classification phylogénétique
Ordre Malvales
Famille Malvaceæ
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Le Ceiba pentandra, ou fromager[1], kapokier, bois coton, est une espèce d'arbre de la famille des Bombacaceæ selon la classification classique, ou de celle des Malvaceæ selon la classification phylogénétique.

C'est un grand arbre des zones tropicales, originaire d'Amérique du Sud, d'Amérique centrale et des Antilles, produisant une fibre végétale imputrescible, appelée kapok.

Le terme de ceiba viendrait de la langue taïno parlée par les Amérindiens des Grandes Antilles, où il sert à désigner cet arbre.

Le ceiba était un arbre particulièrement sacré pour les Mayas, durant la période classique (300-900). Il symbolisait l'axe du monde, l'axis mundi.

Synonymes taxinomiques :

Contreforts de fromager

Le fromager[2] est un arbre imposant, pouvant atteindre 40 mètres de haut (voire 60 m en Afrique). Son tronc lisse est couvert de grosses épines coniques et avec l'âge, il développe d'énormes contreforts épineux. Les branches horizontales sont généralement étagées et particulièrement étalées.

Les feuilles palmées comportent 5 à 9 folioles, subsessiles, oblongues, de 10-18 cm de long.

Les fleurs blanc-jaunâtre comportent 5 colonnes de filets terminés par 1 à 3 anthères et 5 pétales de 35 mm, velus. Le style fait saillie au dehors avant l'ouverture du bouton floral.

Les fleurs apparaissent avant la naissance des feuilles (en janvier-février aux Antilles). La pollinisation est faite par les chauves-souris.

Le fruit est une capsule elliptique, ligneuse, pendante, de 10 à 30 cm de long. Il s'ouvre par 5 valves et laisse apparaître un duvet blanchâtre, cotonneux, appelé le kapok et des graines brunes. Le vent entraine au loin les flocons de kapok avec les graines.

Écologie

Cet arbre est venant du Mexique, d'Amérique centrale, d'Amérique du Sud et peut être d'Afrique de l'ouest . Il est devenu désormais pantropical et est reconnu comme invasif dans les Iles du Pacifique.

Aux Antilles, il pousse dans les forêts mésophiles de bas-fonds et sur le littoral. En Afrique, on le trouve en forêt tropicale dense humide, en particulier dans les formations secondaires.

Composition

Tronc

L'écorce des branches contient des isoflavones : β-sitostérol, et son 3-O-β-D-glucopyranoside, pentandrine, un glucoside de pentandrine[3] mais aussi la vavaine et ses glucosides.

Les feuilles contiennent des substances mucilagineuses, des dérivés de la quercétine et du kæmpférol, de l'acide caféique, et des tanins (10%) [4].

Il a été trouvé dans les racines des sesquiterpènes et des triterpènes capables d'induire une apoptose in vitro[5].

Les graines produisent de 11 à 28% d'huile. Les principaux acides gras sont l'acide palmitique (10-16%), l'acide stéarique (2-9%), l'acide oléique (49-53%) et l'acide linoléique (26-29%). Mais cette huile contient des éléments nocifs pour la santé comme des acides gras cyclopropénoïdes : acide malvalique (7-8%) et acide sterculique (3-4%).

Utilisations

L'arbre est cultivé dans l'ensemble des régions tropicales mais essentiellement en Asie du Sud-Est (Indonésie, Cambodge, Thaïlande)

La fibre végétale

Kapok

On utilise les poils fins et soyeux recouvrant ses graines pour la production d'une fibre végétale nommée kapok. Elle se compose de 64% de cellulose, 13 % de lignine et 23% de pentosane. Elle apporte[6] une bourre imperméable, isolante et imputrescible qu'on utilise pour rembourrer les coussins, les oreillers, les matelas ou les gilets. Mais son usage a connu un grand déclin après l'introduction de fibres synthétiques.

Le kapok apporte aussi une alternative biodégradable aux adsorbants d'huiles synthétiques ou d'hydrocarbures lors de pollutions, suite aux naufrages de pétroliers par exemple.

Au début du XXe siècle, les forestiers coloniaux ont planté des fromagers partout en Afrique de l'Ouest mais également en Afrique orientale et australe. Jusqu'aux années 1960, le kapok formait une marchandise d'exportation intéressante mais actuellement le négoce est centré sur le bois d'œuvre pour la production de contreplaqué.

Le bois d'œuvre

Pirogue en bois de fromager, Casamance, Sénégal

Ce bois léger, de couleur blanc crème, veiné de jaune et de rose, est aujourd'hui en particulier utilisé comme source de bois d'œuvre. Sous le nom de fuma ou ceiba, il permet de la fabrication de contreplaqué, de cageots, de caisses et en menuiserie légère[6].

Le peuple Taïno utilisait le fromager pour fabriquer les grands canots qui leur permettaient d'aller d'île en île.

En Afrique, les troncs évidés servent à la fabrication de pirogues. Le bois sert aussi à la fabrication de récipients, d'assiettes, d'instruments de musique et de sculptures. Les contreforts sont utilisés pour fabriquer des dessus de table et des portes.

Usages alimentaires

Les feuilles, les fleurs et les jeunes fruits se consomment cuits en sauce.

Les feuilles fournissent aussi du fourrage pour chèvres, moutons et bovins.

Les graines riches en huile fournissent un tourteau pour le bétail. Les graines grillées ou en farine sont consommées aussi par les humains mais elles sont connues indigestes[6].

Usage médicinal

La plante est beaucoup utilisée en médecine respectant les traditions dans les Caraïbes, en Afrique, Amérique du Sud, en Inde de l'ouest et du sud, au Sri-Lanka et en Asie du Sud-est .

Aux Antilles[4], la racine était connue apéritive, l'écorce diurétique et les feuilles vertes en friction contre la chute des cheveux. Aujourd'hui, «le fromager est essentiellement employé en bain de feuilles, en association avec d'autres espèces médicinales, dans le traitement de la bourbouille et des troubles cutanés superficiels» (Longuefosse)

En Birmanie[5], les racines sont utilisées comme fortifiant et les feuilles pour traiter la gonorrhée. Au Cambodge, les racines sont connues diminuer la fièvre, l'écorce traite la gonorrhée, la fièvre et la diarrhée. En Indonésie une décoction de feuilles est utilisée contre la syphilis.

En Afrique, cette plante est connue traiter le mal de tête, les vertiges, la constipation, les troubles mentaux et la fièvre[3]. Au Nigéria, les feuilles, l'écorce, les pousses et les racines sont beaucoup employées. Les herboristes utilisent cette drogue en combinaison avec d'autres plantes locales pour traiter l'hypertension et le diabète. Des biochimistes de ce pays[7] ont montré qu'un extrait d'écorce donné à des rats ayant un diabète (induit artificiellement) réduisait significativement leur niveau de glucose sanguin.

Histoire culturelle

Jadis, les Antillais[4] qui pensaient que le fromager était habité par des esprits nommés Soukougnan. Les Indiens Caraïbes préféraient éviter d'utiliser son coton car selon la légende leur sommeil en eut été hanté. Par contre, les premiers colons l'avaient beaucoup adopté comme bourre pour les oreillers et les traversins.

Le Ceiba qui est un arbre majestueux et imposant est certainement le plus grand arbre de la région occupée par les Mayas. Ce peuple le vénérait comme arbre de vie sous le nom de Yaxche. Il était reconnu comme un arbre d'abondance, apparu au moment de la Création au centre de la terre ou dans les quatre directions, pour pourvoir l'Homme en nourriture. Il fournissait une voie de passage aux esprits des morts qui pouvaient l'emprunter pour monter du niveau inférieur aux divers niveaux célestres[8]. Sa canopée représentait le monde supérieur où résidaient les 13 dieux supérieurs. Son tronc traversait le monde intermédiaire où vit l'homme et ses racines plongeaient dans le monde inférieur, royaume des neuf dieux de la douleur et du chagrin.

On le trouvait planté sur les places centrales des villes des Maya Tzotzil du Chiapas. Il était associé avec les lieux de pouvoir, politique ou religieux. Cet arbre sacré était quelquefois représenté sous forme d'une croix, ce qui a favorisé l'adoption du christianisme à l'arrivée des Espagnols. En certains lieux, une croix de couleur verte est toujours adorée[9]. Il est représenté dans les sculptures surmonté par Quetzal.

C'est l'arbre national du Guatemala.

Références

  1. Aux Antilles françaises, fwomajyé, mapou wouj
  2. Jacques Fournet, Flore illustrée des phanérogames de Guadeloupe et de Martinique, Gondwana editions, Cirad, 2002 (ISBN 2-87614-489-1 (Cirad, Tome 1). - 2-87614-492-1 (Cirad, Tome 2). )  
  3. (en) F. N. Ngounou, A. L. Meli, O. Lontsi, B. L. Sondengam, Atta-Ur-Rahman, M. IqbalChoudharyb, Shahid Malik, Farzana Akhtar, «New isoflavones from Ceiba pentandra», dans Phytochemistry, vol.  54, 2000, p.  107-110 
  4. Jean-Louis Longuefosse, 100 plantes médicinales de la Caraïbe, Gondwana Editions, 1995 
  5. (en) Christophe Wiart, Medicinal plants of Asia and the Pacific, CRC Taylor & Francis, 2006, 306 p.  
  6. D. Louppe, A. A. Oteng-Amoako, M. Brink, Bois d'œuvre, vol 7, PROTA, 2008 (réimpr.  [1])  
  7. (en) Olusola Ladeji, Ikechukwu Omekarah, Mariam Solomon, «Hypoglycemic properties of aqueous bark extract of Ceiba pentandra in streptozotocin-induced diabetic rats», dans Journal of Ethnopharmacology, vol.  84, 2003, p.  139-142 
  8. (en) Merideth Paxton, The cosmos of the Yucatec Maya : cycles and steps from the Madrid Codex, University of New Mexico Press, 2001 
  9. (en) Kit Anderson, Nature, Culture, and Big Old Trees : Live Oaks and Ceibas in the Landscapes of Louisiana and Guatemala, University of Texas Press, 2004, 199 p.  

Liens externes

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La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 16/11/2010.
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