Dollfus-Mieg et Compagnie

Dollfus-Mieg et Compagnie, plus connue sous son sigle DMC, est une entreprise textile créée à Mulhouse en 1756 par Jean-Henri Dollfus.


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  • Rapport global sur DMC (Dollfus Mieg & Compagnie). Données financières, impact social et environnemental, publicité et influence. (source : fr.transnationale)
  • Ethical» rating of DMC (Dollfus Mieg & Compagnie), group and subsidiaries... (source : transnationale)
Logo de Dollfus-Mieg et Compagnie

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Personnages clés François DEMOULIN, Président du Directoire
Forme juridique Société anonyme
Siège social France 10, avenue Ledru-Rollin, 75579 Paris Cedex 12  (France)
Activité (s) Textile-habillement
Site Web http ://www. dmc. com/

Dollfus-Mieg et Compagnie, plus connue sous son sigle DMC, est une entreprise textile créée à Mulhouse en 1756 par Jean-Henri Dollfus. Elle fut au cours du XXe siècle l'un des plus grands groupes de textile européens.

Histoire

XVIIIe siècle

Introduite à Mulhouse au milieu du XVIIIe siècle, l'impression sur étoffes permit de fabriquer les indiennes qui firent la fortune de la bourgeoisie de cette ville. Parmi celle-ci, la famille Dollfus, liée à la famille Kœchlin et Engel, a compté de nombreux entrepreneurs, comme Jean-Henri Dollfus.

À la fin du siècle, les Dollfus installent une fabrique dans le village voisin de Dornach (aujourd'hui intégré à la ville de Mulhouse), le long d'un cours d'eau, le Steinbæchlein, favorable au traitement des tissus. La région de Mulhouse joue ainsi, après Genève, un rôle central dans l'histoire des indiennes de coton en Europe.

XIXe siècle

Reprise par Daniel Dollfus, un neveu de Jean-Henri Dollfus, grâce à l'apport de son épouse Anne-Marie Mieg, l'entreprise est restructurée sous la forme de la société Dollfus-Mieg et Compagnie, créée le 21 mars 1800. L'activité de l'entreprise se diversifie sous le Premier Empire, avec l'introduction du tissage et de la filature mécanique, ce qui lui sert à contrôler sur un même site les différentes phases de fabrication des étoffes. André Kœchlin (maire de Mulhouse à deux reprises, de 1830 à 1831 et de 1832 à 1843) prend la direction en 1818. Ingénieur dans la compagnie d'André Kœchlin, Émile Kœchlin (maire de Mulhouse de 1848 à 1852) participe aussi à l'entreprise.

En 1841, Emile Dollfus (frère de Jean Dollfus, directeur de DMC, maire de Mulhouse en 1843 qui succède à son beau-frère, André Kœchlin, et futur initiateur de la cité ouvrière de Mulhouse) ajoute aux activités de DMC la fabrication du fil à coudre, spécialité qui fera la renommée de l'entreprise.
L'entreprise continue aussi dans les tissus imprimés et sera la première entreprise à utiliser une machine capable d'imprimer 12 couleurs[1]. Frédéric-Engel Dollfus (1818-1883) entre comme associé de DMC en 1843 [2]. Saint-simonien, Frédéric-Engel Dollfus développe surtout la production de fil à coudre et de coton à broder, vendus dans le monde entier, et mécanise la production [2]. En 1870, il prend une part active aux négociations économiques qui précèdent et suivent le traité de Francfort entre la Prusse et la France, comme membre de la Commission de défense des intérêts alsaciens, envoyé à Tours au gouvernement de la Défense nationale [2].

Frédéric-Engel Dollfus créé pour les ouvriers de l'entreprise une Caisse de secours et de retraite, des Assurances collectives, un Asile de vieillards, une Société d'encouragement à l'épargne, des écoles et des salles d'asile (ancêtres des maternelles) [2]... Il crée aussi à Mulhouse un «dispensaire pour enfants malades» [2]. Enfin, il fonde l'Association préventive des accidents, à laquelle participe plusieurs fabricants. Cette association visait à la prévention des accidents du travail; pourvue d'inspecteurs, ceux-ci contrôlaient les manufactures associées [2]. Cette initiative a partiellement influencé la promulgation des lois de 1871 (en Allemagne) et de 1874 (en France) relatives à le perfectionnement des conditions de travail des ouvriers au point de vue de la sécurité et de la salubrité [2].

Frédéric-Engel Dollfus contribue aussi à fonder l'École de dessin conçue pour former des dessinateurs pour l'industrie des toiles peintes et l'École de filature et tissage de Mulhouse [2]. Dans les années 1870, Frédéric-Engel se consacre de plus en plus à ses activités philantropiques, et laisse la place dans l'entreprise à ses quatre fils, Frédéric, Alfred, Gustave et Eugène Engel [3]. DMC voit alors s'opposer les Dollfus (Jean et Gustave) aux Engel, seuls les premiers voulant conserver les activités d'impression, alors que les seconds veulent se concentrer sur le retordage [3]. En 1877, Jean Dollfus quitte ses fonctions de direction de l'entreprise; Frédéric-Engel Dollfus et Gustave Dollfus restent (ce dernier, neveu de Jean et fils d'Emile, est le dernier de la famille Dollfus qui reste dans l'entreprise [3]).

Dans une note du Droit à la paresse (1880), Paul Lafargue écrivait :

«Ce n'était pas parce que les Dollfus, les Kœchlin et autres fabricants alsaciens étaient des républicains, des patriotes et des philanthropes protestants qu'ils traitaient de la sorte leurs ouvriers ; car MM. Blanqui, l'académicien Reybaud, le prototype de Jérôme Paturot, et Jules Simon, le maître Jacques politique, ont constaté les mêmes aménités pour la classe ouvrière, chez les fabricants particulièrement catholiques et particulièrement monarchiques de Lille et de Lyon. Ce sont là des vertus capitalistes s'harmonisant à ravir avec l'ensemble des fois politiques et religieuses.»

Déficitaire depuis de nombreuses années, la produit d'indienne est liquidée en 1888 [2].

XXe siècle

En 1922, DMC est cotée à la bourse de Paris[1].

En 1961, elle fusionne avec la société lilloise Thiriez et Cartier-Bresson. L'entreprise mulhousienne garde sa raison sociale mais remplace son logo, une cloche, par celui de Thiriez, une tête de cheval. Dans les années 1960, le groupe va compter jusqu'à 30 000 salariés[1].

Mais elle va subir les chocs pétroliers et la crise du textile européen confronté à la concurrence asiatique. En 1990, les effectifs ont déjà diminué de moitié, passant à 15.000 salariés. Les textiles imprimés passent aussi de mode. Le groupe essaye de se diversifier en lançant une vingtaine de magasins Loisirs et création[1] proposant des articles de broderie et de décoration intérieure. Mais le déclin se poursuit et de 10 000 salariés en 1998, elle n'en compte plus qu'environ 1 200 dix ans plus tard.

La liquidation

Début 2008, en cessation de paiement, DMC ne devait garder qu'une entité de 400 personnes au terme de la procédure judiciaire[4]. En plus des magasins, l'entreprise ne produit plus à présent que du fil pour vêtement, essentiellement de velours et du fil à broder. Le 29 décembre 2008, l'activité broderie est cédée à la société de conseil Bernard Krief Consulting dans le cadre d'un plan de cession d'actifs. Le 18 février 2009, la liquidation judiciaire est prononcée par le Tribunal de commerce de Paris. Les actions DMC sont retirées de la cote d'Euronextref>Notice NYSE Euronext.

Lien externe

Notes et références

  1. "DMC, le dernier dinosaure du textile", Le Point, p89, n° 1860, 8 mai 2008.
  2. Frédéric Engel-Dolfuss (1818-1883) , notice du Musée virtuel du protestantisme français.
  3. Jérôme Blanc, Francis Démier, Frédéric Engel-Dollfus, un industriel saint-simonien, Généalogie et Histoire, 2003 (p. 27)
  4. «Chez DMC, en cessation de paiement, les ouvrières veulent croire à un avenir», Adrien Dentz, Le Monde, 2 mai 2008, p.  14

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